L’intelligence artificielle (IA) s’impose de plus en plus dans notre quotidien, suscitant autant d’espoir que d’inquiétude. Pour répondre aux nombreux défis qu’elle soulève, des enseignants-chercheurs ont organisé un colloque international sur le thème « L’intelligence artificielle et le droit : défis et opportunités », tenu les 3 et 4 février 2025 à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké (UAO). Cette rencontre a été initiée par le Laboratoire d’Études et de Développement du Droit en Côte d’Ivoire (LEDD-CI).
Vers un
cadre législatif pour l’IA en Afrique
Le professeur Silué Nanga,
doyen de l’UFR Droit de l’UAO et directeur du LEDD-CI, a mis en lumière la
nécessité d’un cadre réglementaire adapté : « Aujourd’hui, l’IA fait partie
intégrante de nos habitudes. Toutefois, elle soulève des préoccupations
légitimes, notamment en matière de protection des données et d’éthique. En
Europe et aux États-Unis, des lois existent déjà pour encadrer son utilisation.
Mais en Afrique, nous devons encore élaborer des textes pour protéger les
citoyens tout en favorisant l’innovation. »
Le président de l’UAO, le professeur
Kouakou Koffi, a salué cette initiative et insisté sur l’importance d’un
encadrement juridique : « L’intelligence artificielle transforme nos modes
de vie et nos systèmes de communication, au point de questionner le droit
lui-même. Jusqu’où la législation peut-elle aller sans entraver l’innovation ?
C’est l’un des enjeux majeurs de ce colloque. »
L’IA, une
alliée et non une menace
Prenant la parole devant un
auditoire composé de chercheurs et d’étudiants venus d’Afrique et d’Europe, Léa
Bobo épouse Sy Savané, sous-directrice du Service National de
Développement Informatique (SNDI), représentant le directeur de l’Institut
Soro Nangolougo, a tenu à rassurer : « L’IA ne vise pas à remplacer
l’homme, mais à l’accompagner. Certes, elle suscite des craintes, notamment en
matière d’emploi et de protection de la vie privée, mais des réglementations
adaptées permettront de canaliser son développement. »
Des
recommandations pour un cadre juridique
Durant ces deux journées de
réflexion, chercheurs, étudiants et concepteurs d’IA ont participé à des
panels et débats sur les enjeux juridiques et éthiques liés à cette
technologie. Plusieurs recommandations ont été formulées, avec pour ambition de
les traduire en propositions de loi, afin d’assurer une cohabitation
harmonieuse entre l’homme et l’intelligence artificielle en Afrique.
Ce colloque marque ainsi une étape
clé dans la réflexion sur l’encadrement de l’IA, une technologie en
pleine expansion qui touche désormais toutes les générations et toutes les
couches sociales.