À l’occasion de la Journée mondiale de la radio, célébrée chaque 13 février, nous avons eu l’honneur d’interroger l’une des figures emblématiques de la radio en Côte d’Ivoire, Martial Asseme. Journaliste chevronné, il est également le seul Ivoirien à avoir travaillé au siège des Nations Unies à New York, au sein de la radio et du service presse de cette institution internationale. À travers son parcours exceptionnel et son expertise, il nous livre un témoignage unique sur son expérience radiophonique et l’apport de ce média dans sa vie professionnelle. Découvrez son point de vue sur son amour pour la radio, l’état actuel du secteur et les défis futurs de ce canal d’information, marqué par sa maîtrise de l’oralité.
Présentez-vous.
Je suis Martial Asseme, journaliste, écrivain et conférencier motivateur de nationalité ivoirienne. Mon parcours professionnel, entamé en 1998, m’a conduit à travailler dans plusieurs médias, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’international. Passionné par la communication et le développement personnel, j’accompagne aujourd’hui les jeunes et les professionnels à travers des conférences et des formations pour les aider à atteindre leurs objectifs.
Combien d’années d’expérience avez-vous en radio ? Et pouvez-vous résumer votre parcours ?
J’ai une vingtaine d’années d’expérience dans le journalisme, dont une grande partie en radio. Ma carrière a débuté en 1998 à Radio Yopougon, alors que j’étais encore étudiant en première année au département d’anglais. Cette expérience a été un véritable tremplin, me permettant d’intégrer par la suite la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), où j’ai affûté mes compétences en animation.
Par la suite, j’ai eu l’opportunité de travailler pour ONUCI-FM, la radio des Nations Unies en Côte d’Ivoire, un média essentiel dans le maintien de la paix et la diffusion d’informations objectives en période de crise. Mon parcours m’a ensuite conduit au siège des Nations Unies à New York, où j’ai poursuivi mon travail au sein de la radio de l’institution et du service de presse de l’Assemblée générale. J’ai également occupé le poste de chef adjoint de la radio de la Mission des Nations Unies au Mali.
Comment la radio a-t-elle contribué à l’évolution de votre carrière ?
La radio a été ma plus grande passion et le socle de mon évolution professionnelle. Elle m’a appris la rigueur, la spontanéité et l’art de captiver un auditoire uniquement par la voix et le contenu. Grâce à la radio, j’ai été recruté par la plus grande institution internationale, les Nations Unies. Par ailleurs, j’ai aussi exercé comme présentateur à la télévision nationale.
Aujourd’hui, en tant qu’écrivain et conférencier motivateur, je continue d’utiliser les techniques radiophoniques dans mes interventions publiques et mes conférences de motivation.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la radio en Côte d’Ivoire ?
La radio en Côte d’Ivoire demeure un média puissant et influent, accessible à toutes les couches sociales, y compris dans les zones reculées. On observe une diversité de stations et d’émissions, ainsi qu’une évolution dans la qualité des productions, portée par des animateurs et journalistes talentueux. Cependant, il est essentiel de renforcer la formation des professionnels, de promouvoir une information plus qualitative et crédible, et d’encourager la diffusion de contenus éducatifs et inspirants pour accompagner le développement du pays.
Avec la transition numérique, quel avenir pour la radio en Côte d’Ivoire ?
La transition numérique représente à la fois une opportunité et un défi pour la radio. Avec l’essor des podcasts, des web radios et des plateformes de streaming, la radio traditionnelle doit s’adapter en proposant des formats interactifs et innovants. Les stations doivent exploiter les réseaux sociaux, les applications mobiles et les outils digitaux pour fidéliser leur audience et toucher la nouvelle génération.
L’avenir de la radio en Côte d’Ivoire dépendra de sa capacité à évoluer avec ces nouvelles tendances, tout en conservant son rôle fondamental de média d’information et de proximité.
Réalisé par Amara Coulibaly, journaliste indépendant