Dans le cadre de son projet Voix Essentielles , l'ONG Overcome Women a organisé les 28 et 29 août à Botro un atelier de formation dédié à la santé sexuelle et reproductive et aux droits des femmes . La rencontre a rassemblé de nombreuses dirigeantes féminines lieux de plusieurs localités, avec pour objectif de renforcer leur participation aux instances de décision et de promouvoir leur autonomie.
Cette initiative fait suite à un constat préoccupant : l'exclusion persistante des femmes des sphères décisionnelles et le manque de communication parentale, particulièrement en milieu rural. L'atelier, animé par des professionnels spécialisés en droit des femmes et santé sexuelle, visait à sensibiliser et à outiller les participantes pour mieux défendre leurs droits et accompagner les jeunes filles dans leurs communautés.
« On est venu dire aux mamans que la santé sexuelle et reproductive est capitale à connaître afin qu'elles puissent échanger et conseiller leurs filles », a expliqué Mme Marie-France Kouakou , présidente de l'ONG Overcome Women.
Pendant deux jours, les participants ont été formés sur différents sujets : les lois protégeant la santé sexuelle, les moyens de prévention des grossesses précoces, l'importance du dialogue parents-enfants, la responsabilité des femmes dans la prise de décision, ainsi que les recours judiciaires en cas de violation de leurs droits. « C'est pour dire à ces dames qu'elles ont des droits qu'elles doivent faire respecter. Ce sont elles qui peuvent décider quand et en quel moment avoir des rapports sexuels et quand avoir des enfants », a souligné le Dr Évariste Claude Odjé , formateur.
À l'issue de la formation, un document de plaidoyer regroupant les recommandations de l'ONG a été remis aux chefs coutumiers afin de favoriser une meilleure intégration des femmes dans les instances de décision. Le chef N'Goran , président des chefs de Diabo, a salué cette initiative : « Nos femmes ont suivi une très bonne formation, c'est une première ici à Botro. Nous allons nous approprier le contenu du document et sensibiliser toute la communauté. »
Un suivi est prévu dans les prochains mois, en collaboration avec les chefs coutumiers, pour évaluer l'impact de la formation, identifier les éventuelles insuffisances et recueillir les attentes locales afin d'optimiser l'accompagnement des femmes. L'atelier s'est conclu par la remise de certificats aux participants , parties déterminées à jouer pleinement leur rôle au sein de leurs communautés.
Marcel Ouattara